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2014 sera à poil laineux !!!
13 juillet 2014

Christchurch : la ville du chaos

Bonjour à tous!

 

Nous tenons à vous rassurer : nous sommes toujours vivants et en bonne santé!! Nous étions juste en manque d'inspiration. Il nous faut du temps et il nous en faudra encore pour assimiler cette « période Christchurch ». Il n'est pas encore facile pour nous de tirer les leçons de cet enseignement et il est moins facile de rester objectif après ces quasiment 3 mois passés dans cette ville surréaliste ! Mais n'ayons pas peur de nous voiler la face comme les kiwis peuvent le faire ici, affrontons la réalité et contons nos anecdotes et expériences de voyageurs (en loccurence d'immigrés) telles qu'elles sont, positives ou « négatives » (je n'aime pas ce mot), ou devrais je plutot dire « réalistes ». Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises expériences, il y a des expériences qui sont meilleures que d'autres, mais même si on a parfois l'impression qu'elles sont « mauvaises », ce sont tout de même des expériences. Une expérience est donc positive par définition. Je préfère être clair quant au ton qui va être donné dans ce « papier » électronique car il peut éventuellement paraître « négatif »... Ce ne sont que des faits ! Venons en...

Nous sommes arrivés à Christchurch fin avril, il est difficile de ne pas notifier qu'il y a eu un désastre ici, et le mot est faible car nous n'arrivons toujours pas à comprendre jusqu'à quel point cela a fait des dégâts à la ville, aux immeubles, aux bien publics, aux monuments, à l'économie, à l'attitude et même à la mentalité des gens... Les habitants sont « bizarres », il n'y a pas la même ambiance qu'ailleurs et on peut le ressentir à chaque coin de rue. Les gens ont perdu beaucoup, certains ont tout abandonné et sont partis vivre ailleurs, il y a eu une émigration massive après les tremblements de terre de 2010 et 2011. Il y a ceux qui sont restés, qui ont tout perdu, leur maison, leur équipements et leur business. Je crois que les gens ont accepté d'avoir tout perdu (maison, voiture et toutes ces choses matérielles PAS forcément nécessaires), ils ont par contre du mal à digérer quand il s'agit de matériel lié à leur business... qui bien sur est leur gagne-pain. Certains ont essayé de tirer leurs épingles de cette histoire en achetant des maisons après la catastrophe, pour une bouchée de pain, des maisons complètement en ruine parfois, mais aussi des maisons en parfait état comme l'ont fait nos propriétaires ! Enfin, c'est ce qu'ils croyaient... Leur maison n'a pas été épargnée, et un coté de la maison s'affesse, ils vont donc devoir y passer également... Mauvaise surprise ? NON, on n'achète pas une des rares maisons qui tient encore debout dans le quartier sans s'assurer qu'il n'y aura pas de problèmes par la suite... Ce n'est pas « grave » en soit, il y a des assurances ! Il y a d'ailleurs une commission qui a été créée et qui s'appelle EQC (Earthquake commission) qui traite toutes les plaintes relatives aux incidents causés par les différents tremblements de terre. Cette commission prend en charge les plaintes et traite tout litige (qu'ils ont auparavant validé) pour une somme inférieure à 100 000 dollars. Et lorsque les dégâts sont estimés à plus, alors c'est l'asurance privée du particulier ou autre qui prend en charge. En tout cas, nos chers propriétaires ont bien des déboires avec leur assurance pour organiser le déménagement de la maison, pour trouver un logement temporaire le temps des travaux et également pour avoir des informations fiables ! Leur maison va être complètement coupée en 2, une partie va être littéralement soulevée permettant ainsi de remettre les fondations à niveau, « colmater » des fissures (ou je ne sais trop quoi) et ensuite seulement, ils vont réattacher les 2 morceaux ensemble. La grue se situera 2 maisons à côté car c'est un petit lotissement peu facile d'accès : les maisons sont toutes les unes sur les autres (ils sont forts pour optimiser la place ici)! Ces situations sont stressantes... Les gens en parlent souvent, très souvent même. Il y a ceux qui sont déjà passés par là (qui ont du quitter leur logement jusqu'à 6 mois voir plus), il y a ceux qui attendent encore et toujours les résultats de la commission, il y a ceux qui ont droit à des travaux « en permanence » chez eux, quand les entreprises daignent venir... Ils sont très occupés. Cette ville est blindée de ce que j'appelle les « hommes en jaunes », ces travailleurs pour la reconstruction. Mais ils sont un peu (voir bcp !) feignants ces kiwis, du coup cela prend du temps... tout prend du temps ici, et comme l'organisation n'est pas un mot qui figure dans le vocabulaire néo zélandais, cela rajoute encore des déboires ! Il y a ceux qui ont eu des réparations et qui ont déjà des problèmes avec leur chauffe eau par exemple, mais malheureusement pour eux, difficile de faire jouer la garantie quand l'entreprise qui a réalisé les travaux a posé la clé sous la porte ! Il y a donc des entrepreneurs qui profitent de la situation pour s'enrichir et qui le font bien, mais il y a également les escrocs. Et il y a ceux qui ont totalement changé de travail et qui, par exemple, attérissent dans notre petite usine....... On y viendra plus tard.

Il y a des situations qui sont encore pires... des gens qui n'ont pas d'assurance par exemple ont vraiment tout perdu et c'est peu de le dire. Ce qui conduit a des péripéties assez ahurrissantes... les gens « squattent » leur propre maison déclarée inhabitable par la commission et sont donc hors la loi. Et il y a bien évidement la question de qui va payer pour détruire ces maisons... ce qui explique que dans notre quartier de Dallington (le coeur de la « red zone ») il y a encore des maisons en piteux états qui ne sont pas prêtes d'être détruites ! Et oui, la reconstruction de la ville est loin d'être terminée, et les autorités locales viennent de faire le bilan : il manquerait encore beaucoup de dollars pour continuer.... mais comment est ce possible ? Bien sur je ne connais pas toutes les ficelles et je ne veux pas passer pour un donneur de leçon mais je pense que la réponse est (« tout simplement ») par faute d'organisation (rappellez vous, j'ai commencé à l'évoquer déjà...) !!!

Etant donné qu'il y a eu catastrophes naturelles sur catastrophes naturelles ici durant 3 ans (inondation, tremblement de terre, tornade), les gens ont parfois présenté 2 voir 3 réclamations pour la même habitation. Comme tout système, il a ses limites, et bien évidemment, les gens ont essayé d'abuser de ce dernier (ohhh, really ??!!) ce qui conduit à la situation catastrophique à laquelle sont confrontées certaines familles à l'heure actuelle : ils attendent ou se sont vus refuser leurs plaintes. A côté de ça, il y a ceux qui n'ont pas eu de dégâts majeurs, seulement des petits cracks dans les peintures etc mais qui se sont fait payer un intérieur (moquette + placo + peinture, etc...) tout neuf au frais de la princesse... C'est pour ça que quand j'entends des kiwis me dire « qu'il n'y a pas de corruption ici », ça me fait beaucoup rire, mais vraiment. Car abuser d'un système, cela n'est il pas de la corruption ?! Sacré kiwi va... Un autre exemple de la bonne gestion de la commission : j'ai rencontré un néo zélandais qui me racontait que la commission était venue il y a 2 ans pour tester l'amiante, il n'a jamais eu le résultat et n'a pas été délogé de sa maison qu'il a entrepris de retaper lui même. Il y a peu de temps, il a reçu une lettre lui disant que l'EQC veut revenir pour tester l'amiante de nouveau... Je me demande bien ce qu'il va se passer pour ce cher monsieur si des fois ils décrètent que le taux d'amiante ne leur convient plus sachant qu'il a refait les ¾ de sa maison !...

En conclusion et je crois que j'ai assez parlé du tremblement de terre, il faut dire que la reconstruction est loin d'être finie, l'argent manque et je trouve que c'est encore beaucoup le bordel. Le plus dur est encore devant eux : redynamiser cette ville et lui redonner tous ses atraits (si elle en avait avant, nous ne savons pas !)... C'est pas gagné.

Passons à un des morceaux de vie pas des moindres et on ne peut plus intéressant pour nous !! J'ai nommé, notre chère usine GPC ! Avec Katia, nous avons fait le tour des agences d'intérim ici mais comme la plupart du travail est dans le batiment, beaucoup d'agences ne voulaient pas du CV de Katia, pas de femmes pour la reconstruction (ils sont sexistes ces kiwis ! ;-) )... Non loin d'être démotivé, nous avons finalement atteri dans un manpower bon marché qui recherchait deux personnes pour commencer le sur lendemain, nos profils correspondaient, on peut dire que nous nous sommes trouvés au bon endroit au bon moment !! GPC est une usine d'assemblage électronique, ils fabriquent la partie écran + clavier et carte bleue des pompes à essence, des caisses enregistreuses, des boitiers électroniques pour l'armée, etc etc... Katia se retouve sur la ligne d'assemblage, à mettre des composants dans les trous des circuits imprimés, et parfois à l'assemblage final des boitiers. Je me retrouve à la logistique et plus particulièrement au magasin, je suis un « kitter », je prépare les kits de pièces pour les différentes lignes d'assemblages. Nous nous ne sommes jamais vraiment bien sentis dans cette entreprise, quasiment pas de formation, une gestion à la Hollande (et oui on suit les actualités !!), des gens bizarres, dépressifs, blasés, pas agréables quoi... des « machines à repousser le travail » pour la plupart, des hypocrites pour 95 %, et aucune conscience professionnelle ou voir d'esprit d'équipe pour 98 %, aucun esprit d'initiative, qui ne se remettent jamais en question, aucune envie de s'améliorer ou d'apprendre autre chose, qui viennent quand ils veulent et le pire: menteurs. Dans cette entreprise, il ne faut surtout pas partager les infos : des fois qu'un mec un peu meilleur prenne leur travail... C'est la boite qui veut ça : ils engagent beaucoup de backpackers et voient combien de temps ils tiennent. Mais ce n'est pas grave s'ils partent, personne n'est indispensable et demain l'agence intérim leur dégottera 10 nouveaux qu'ils devront reformer de A à Z (oui ici ils aiment radoter visiblement)... Du moment que la production est assurée... Ils ne font rien pour garder les bons éléments, de toute façon on ne nous demande pas d'être bons, juste d'être là. Et croyez moi c'est déjà pas mal d'être là... J'ai 2 collègues kiwis au magasin, les 2 ont déjà raté plus de jours de travail en 2 mois et demi que moi en plus de 7 ans de carrière...

L'usine est un vrai bordel, on se demande comment ils font pour garder leurs clients et dégager de l'argent ! Au moins, on est au chaud, ici c'est l'hiver quand même... Mais la paye, lamentable, même pas un smic français dans un pays qui est quand même un peu plus cher au global en cout de vie. Je n'ai jamais vu d'entreprise pareille. Et le fait que je sois obligé de poser la même question à 3 personnes différentes pour etre sur d'avoir la bonne information, c'est incroyable... Petit à petit, le vase que je suis commençait à se remplir jusqu'au jour où ma super collègue (une vraie connasse!) m'a vraiment pris la tête, et là... trop c'est trop ! Nous avons donc donné notre démission, et ça soulage ! Retrouver la liberté et être loin de cet endroit va nous faire un bien fou ! Même si c'est l'hiver et qu'on va très certainement se cailler, nous serons beaucoup plus heureux comme ça, et malheureusement (oui maheureusement j'insiste bien !!!), on cherchera du travail ailleurs quand bon nous semblera ! En espérant tomber dans une entreprise « normale », mais je me demande sérieusement s'il y a une chance !

 

Pour bien comprendre la prochaine partie qui sera sur nos hôtes, il faut savoir qu'ici à christchurch, la plupart des gens ont le même salaire, que tu bosses dans une grande ou petite entreprise, dans le batiment (bien sur je parle de quelqu'un qui n'a pas de compétences particulières, il va de soi qu'un charpentier par exemple gagnera bien sa vie !) ou dans autre chose ! Il est donc très difficile pour les familles ici de joindre les 2 bouts. Il faut donc trouver des solutions pour faire rentrer de l'argent. A cause de la crise du logement qu'il y a, beaucoup de familles louent une chambre, ou un petit bout de maison ou d'appartement, c'est ce qui nous a conduit à vivre dans notre famille hindou-chinoise ! Au passage j'en profite pour parler rapidement de ces maisons qui sont dans des états de délabrements avancés à cause des tremblements de terre, mais qui continuent d'être « exploitées » par leurs propriétaires en les louant à des backpackers pour un prix très avantageux. Des vraies usines ces maisons, et il y en a partout !! Nous avons choisis l'autre solution qui selon nous était la plus bénéfique : loger dans une famille.

 

Katia :

A moi de parler de notre « charmante » famille de Christchurch, ville qui, comme vous l'aurez compris, ne sera pas vraiment notre meilleur souvenir!! Nous habitons donc dans une maison en pleine « red zone », c'est à dire qu'au bout de notre rue, les maisons sont vidées, murées, en attente de démolition (démolition qui ne prend pas plus de 15 minutes à l'excavateur, véridique, et ils ne font pas dans le détail ni dans le recyclage!) ou abandonnées par les propriétaires n'ayant pas assurés leurs habitations.

Nous vivons avec un couple assez étonnant, un indien marié à une chinoise qui a déjà eu 2 filles d'un premier mariage de 13 et 10 ans, et leur petite dernière de 16 mois (nous doutons d'ailleurs que celle-ci soit vraiment le fruit de leur amour mais plutot d'un mariage arrangé pour une histoire de visa, mais passons...). Ils louent 2 chambres pour arrondir les fins de mois, et cumulent les emplois pour pouvoir offrir ce qu'il y a de mieux à leurs filles (école catholique, cours particuliers de danse/de piano...). Ils travaillent vraiment beaucoup et ont plusieurs sources de revenus grace aux talents de la maman (couture, cuisine, récupération...) et le père exploite une ferme le matin et travaille d'après midi chez GPC. Nous nous appercevons très vite que les parents sont beaucoup absents, les filles restent souvent seules à la maison et malheureusement quand les parents sont là ils n'accordent pas de temps à leurs filles, pas de moments de jeux, pas de calins, pas d'hstoires avant d'aller au lit... Ils partagent très peu de moments en famille avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur ces petites qui sont complètement livrées à elles mêmes. L'aînée a sa propre chambre, mais les deux dernières n'ont pas leur propre espace, elles dorment dans le salon. Difficile donc de lu faire comprendre que notre chambre est NOTRE espace, que c'est un endroit personnel où elle n'a pas à mettre les pieds (encore moins en notre absence). Ces petites n'on du coup pas vraiment de limites...

La maman pète souvent des plombs, très souvent après sa deuxième fille très intelligente mais qui fait tout pour se faire remarquer et avoir de l'attention...Le seul moment où elle parle à ses filles en anglais c'est quand elle leur crie dessus (et ça arrive relativement souvent malheureusement), tellement à bout elle hurle, jette des trucs par terre et tappe dans les murs...En général la petite boude 2 minutes puis retourne jouer sur son Ipad...

Sinon c'est un gentille famille, ils sont très curieux de gouter nos plats, et nous avons réussi, en bon français, à prouver à une maman chinoise, que la cuisine au four, oui ça a du goût!!!

Mais même si c'est une famille très accueillante et assez généreuse, nous commençions à saturer au boulot (orga de merde, je n'y reviens pas) ET à la maison. La maman déblatère toujours le même discours sur ce que lui coute ses filles tous les jours, parfois elle crie sur ses gamines pendant de très (trop) longues minutes, et pour couronner le tout la 2e qui vole une tablette de chocolat ou tout ce qui peut lui faire envie dans notre chambre... C'était trop!

Nous aurons donc posé nos valises plus de 2 mois et demi ici, profité d'un vrai lit et rien que ça c'est un luxe, mais cette fois le voyage nous rappelle!! Nous décollons aujourd'hui de Christchurch, et remontons en direction de l'île du nord...

A voir : photos de Christchurch dans l'album du même nom ! 

 

 

 

 

 

 

 

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